vendredi 8 mai 2015

La garçonnière, Hélène Grémillon

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De grosses ficelles, un fond historique qui ne sert pas l’histoire… Bof bof bof…

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Nous sommes en Argentine en 1987. Vittorio rentre chez lui après une longue journée de consultations, son appartement est vide, un vase de roses est renversé sur le sol, la fenêtre est ouverte. Quand il va pour la fermer, il entend un cri dans la rue, se penche et découvre le corps de sa femme, Lisandra, écrasé sur le trottoir. La police, trop heureuse de « se faire un psy », lui met les menottes. Commence alors l’enquête : l’une des clientes de Vittorio, convaincue de son innocence, va éplucher les enregistrements de ses consultations, se rendre chez les suspects et à l’enterrement de Lisandra.


Sauf que bien que cela commence comme une enquête rythmée, bien que le personnage d’Eva-Maria, enquêtrice malgré elle, soit très attachant, et bien que le fond historique, la dictature militaire argentine, soit assez peu traité dans notre littérature, rien ne fonctionne. L’auteur lance des pistes, suit des débuts d’idées mais ne va pas au bout. Les histoires se parasitent, celle d’Eva-Maria, de Lisandra, des patients de Vittorio, celle de Vittorio lui-même que l’on entraperçoit à la fin. Sans compter que les personnages sont tous, sombres, fous ou traumatisés.


L’auteur utilise les mêmes ressorts que dans son premier roman mais moins bien. On a toujours de grandes phrases un peu pompeuses qui paraissent sorties telles quelles d’un livre de citation, j’en garderai une : « Le café n'empêche que les gens heureux de dormir, les autres, ce n'est pas le café qui les empêche de dormir ». Tout comme dans son premier roman, le fond historique est un prétexte et ne sert pas l’histoire. Et comme l'idée est de plonger le lecteur dans le mystère et l'inconnu, et bien ça ne rate pas, on ne comprend rien ! Le dénouement sort de nulle part. Enfin bref, j’ai beaucoup de mal à trouver quoi que ce soit de bon dans le roman…


Au fil des pages :

« C'est tout bonnement un procès fait à la solitude, cela revient à dire qu'on ne peut jamais être seul, qu'on se doit de passer les moindres heures, les moindres minutes de sa vie en compagnie , pour être bien sûr d'avoir un alibi, au cas où un jour on serait accusé à tort, [...] c'est absurde, et impossible. »

« Elle se demande si elle a jamais aimé. Aime-t-on quand on n'est pas jaloux ? »

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